Âge d’accès au premier smartphone et santé mentale

Une étude récente publiée par l’organisation Sapien Labs établit des corrélations très puissantes entre l’âge auquel on devient propriétaire de son premier smartphone et la santé mentale. 

Cette étude a été réalisée pendant les premiers mois de 2023 sur 27 696 jeunes de 18 à 24 ans, et a croisé 47 indicateurs décrivant la santé mentale de chaque individu avec l’âge auquel ils ont reçu leur premier téléphone intelligent. Il s’agit de la première étude de laquelle j’aie connaissance qui ait suivi une telle méthodologie. En plus, on ne peut commencer que maintenant à avoir le recul suffisant et un échantillon assez important pour réaliser ce type d’analyse, étant donné que cela suppose que les jeunes adultes de maintenant aient eu la possibilité ou non d’avoir un smartphone dès un très jeune âge. 

L’interprétation de ces données peut être résumée de la façon suivante : plus on a un smartphone jeune, plus la probabilité de souffrir d’une santé mentale fragile est élevée. 

La méthodologie de Sapien Labs se fonde sur un indice de santé mentale, le Mental Health Quotient (MHQ), qui synthétise une série d’éléments décrivant la santé mentale de chacun. Dans ce travail, les chercheurs isolent également des troubles plus spécifiques et mesurent le lien qu’ils ont avec l’âge de possession du smartphone.  

 

Principaux enseignements 

Sur une échelle de -100 à 200, on observe que le quotient de santé mentale augmente de façon quasi linéaire à mesure qu’on retarde l’âge d’accès au smartphone : 

La proportion de filles qui manifestent des symptômes de fragilité mentale est de: 

  • 74% lorsqu’elles reçoivent leur premier smartphone à l’âge de 6 ans 

  • 55% quand elles l’obtiennent à 12 ans 

  • 46% si elles n’en ont un qu’à 18 ans 

 

L’âge auquel on reçoit le premier smartphone affecte presque tous les aspects de la santé mentale : sentiment de déconnexion de la réalité, addictions, agressivité envers les autres, etc. Les pensées suicidaires se réduisent de 65% à mesure qu’on retarde l’âge auquel on acquiert son premier smartphone. 

Les graphiques suivants indiquent que l’âge qu’on a quand on accède au smartphone impacte la santé mentale indépendamment des traumatismes que l’enfant peut avoir subi : maladies, abus, graves problèmes financiers ou divorces des parents, etc. Évidemment, ceux qui ont souffert de tels traumatismes souffrent davantage que les autres, mais parmi ceux qui ont été affectés par de tels traumatismes ou ceux qui n’en ont pas subi, l’âge auquel on a reçu son premier smartphone reste un facteur déterminant : 

Si on souhaite regarder les choses du bon côté : plus on donne un smartphone tard à ses enfants (et encore plus s’il s’agit de filles, selon ces statistiques), plus on contribue à leur bonne santé mentale. Sans doute, en tant que parents, offrir des conditions idoines à ses enfants pour qu’ils soient dotés d’une bonne santé mentale doit être une priorité absolue. 

Cependant, on sait aussi que cela requiert un grand effort. C’est pour cela qu’il est fondamental de : 

  • Favoriser des conversations entre parents dans le cadre de chaque école et établir des normes communes pour que son enfant ne soit pas le seul à ne pas avoir de smartphone. 

  • Diffuser le plus possible ces données. 

  • Promouvoir une législation qui aille dans le bon sens. Pour conduire une voiture, on doit avoir 18 ans et réussir le permis, mais pour les smartphone, il n’y a aucune restriction en dehors de celle que les parents peuvent appliquer ou non. 

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